Pays aux influences à la fois slaves et germaniques, la Pologne a connu une histoire très mouvementée marquée par ses luttes contre la Russie et l’Allemagne. Le poids culturel incontestable de l’Église et de la religion catholique fait également partie des nombreuses singularités rattachées à l’histoire de la Pologne. Dans ce présent billet, nous vous proposons un petit recul historique sur ce jeune pays d’Europe, régulièrement cité dans les récentes actualités.
Fondation de la Pologne
Les territoires qui définissent l’actuelle Pologne lui ont été attribués par des échanges commerciaux dans le monde romain pendant l’Antiquité. Ils étaient occupés durant les premiers siècles du Moyen-âge par différentes tribus slaves et polythéistes dont les régions polonaises hériteront plus tard le nom : Poméraniens, Mazoviens, Silésiens, mais aussi les Polanes, qui donneront leur nom au pays entier.
Mieszko 1er (960-992), considéré comme le fondateur de la dynastie des Piast, va accaparer le règne de la Pologne pour plusieurs siècles (jusqu’en 1370). Ce prince polane réussit à placer les différentes tribus slaves sous son autorité et sollicite le soutien des puissances de l’ouest. En se soumettant au pouvoir de l’empire germanique en 964, Mieszko entend empêcher les velléités expansionnistes de l’empereur sous prétexte d’évangélisation des peuples païens. C’est sous le règne de Mieszko 1er et de son fils Boleslas qu’on assiste à la réunification du royaume. La capitale étant alors Gniezno, situé à l’est de Poznań.
Une longue et éprouvante période de conflits
Le royaume de Pologne va connaître un cycle infernal de conflits qui le fragiliseront, à commencer par la reconnaissance, par les principautés silésiennes, de la suzeraineté du roi de Bohême. Les Mongols attaquèrent en 1241 Cracovie et la mirent à feu et à sang. S’en suivi le conflit direct opposant les chevaliers Teutoniques et les Polonais. Grâce notamment à Wladyslaw 1er Lokietek et son fils Casimir III, les fondements et l’unité de la Pologne furent rétablis.
La dynastie des Piast qui s’éteignit sous le règne de Casimir III (1333-1370) fut succédée à la tête du royaume par Louis 1er de Hongrie. Si celui-ci ne laisse aucun souvenir mémorable, sa fille Jadwiga (Edwige, 1384-1386), elle, devint très populaire et sera même canonisée par Jean-Paul II en 1997. Son mariage avec le grand prince Jagellon de Lituanie scellera une profitable alliance avec la Pologne. Les Teutoniques, eux, souffriront de cette alliance (défaite en 1410 à Grunwald-Tannenberg) et devront subir les 250 ans d’hégémonie polono-lithuanienne dans la région.
Les deux Guerres mondiales et l’adhésion à l’UE
L’éclatement de la Première Guerre mondiale, et l’enchaînement de plusieurs autres facteurs comme le démantèlement de l’Autriche-Hongrie ont ouvert un nouvel espace à la Pologne. Le projet de création d’un État polonais indépendant (7 novembre 1918) est favorisé par le président américain en exercice Wilson pour une réorganisation de l’Europe. À la mort du maréchal Pilsudski, le pays est plus que jamais dans la tenaille et livré au sort de l’Allemagne hitlérienne.
Le 1er septembre 1939, le führer allemand déclenche en Pologne la Seconde Guerre mondiale. Plusieurs régions du pays sont brutalement germanisées et le territoire entier va devenir le symbole de la destruction des juifs européens (Auschwitz, Treblinka, etc.). En 1944, Varsovie parvient cependant à se défaire de l’occupant, mais perd une partie de ses territoires de l’est au profit de l’URSS.
La période post Seconde Guerre mondiale ou période de guerre froide est marquée par de profondes mutations sociales et économiques. Les nombreuses réformes entreprises n’ont pas réussi à remettre l’économie sur pied ou contrebalancer les effets sociaux éprouvants des précédentes décennies. Le retour de la gauche en 2001 facilite l’entrée du pays dans l’Union européenne en 2002, avec son lot de tensions entre les deux parties depuis son adhésion.